Il y a un très beau bâtiment dans le centre de Carthagène des Indes. Il saute dans les yeux, on a envie de se rapprocher et de regarder de plus près les barreaux forgés sur les fenêtres, balcons et bas-reliefs au-dessus de l’entrée baroque en pierre. Mais il semble que quelque chose ne va pas ici. Le bâtiment a une sorte d’aura inquiétante et des barres sur les fenêtres sont installées, évidemment, pour une raison…
La réalité frappante, illogique et cruelle de la Colombie des XVIIe-XIXe siècles se cache derrière les magnifiques murs de l’ancien bâtiment. En effet, ici se trouvait le siège du tribunal de la Sainte Inquisition. Prêchant le christianisme, ils ont exécuté des milliers de personnes ici. Une fois franchi cette porte magnifique, les habitants qui ont été soupçonnés d’hermétisme n’ont plus jamais revu la lumière. Surtout, la Sainte Église persécutait pour magie, sorcellerie et blasphème.
Les persécutions ont pris fin il y a longtemps, l’Inquisition est oubliée, mais le bâtiment, construit en 1776, est toujours debout. Ce complexe de palais abrite le musée de l’Inquisition. Vous pouvez également en apprendre un peu plus sur la vie de Carthagène à cette époque. Il y a des enregistrements et des photographies de cette époque. Le Palais de l’Inquisition, protégé par l’UNESCO, est un monument aux personnes tuées pendant cette période.
Cette place n’est pas pour les âmes sensibles. Lorsque les portes de fer seront fermées, vous vous retrouverez dans les pièces où de nombreux habitants de Carthagène ont été interrogés, torturés et tués. Il y a une prison ici, où les condamnés attendaient leur mort. La principale exposition du musée est les instruments de torture. En regardant ces horribles mécanismes, on frémit de l’inventivité des bourreaux et du fait que tout cela a été fait au nom de la foi et de l’Église. Certaines pièces sont situées dans les salles spacieuses du musée, tandis que d’autres se trouvent dans la cour.
En plus des instruments de torture à la Musée de l’Inquisition, il y a aussi des notes et des fiches d’instruction indiquant comment on peut identifier une sorcière à l’aide de questions suggestives, et il y a aussi une balance pour peser les péchés. La chose la plus effrayante est que tous les objets sont réels et vraiment utilisés.